Les télévisions américaines, dont CNN, diffusaient en boucle, peu avant une conférence de presse du ministre de la Justice Merrick Garland, des images aériennes montrant l’arrestation d’un individu par des agents des forces de sécurité.
On pouvait y voir un homme, mains sur la tête et portant un t-shirt gris et un short rouge, reculer lentement vers des soldats avant d’être interpellé, puis escorté vers un véhicule d’allure civile.
Un groupe de chat privé
Un journaliste du Washington Post a remonté le fil sur la plateforme Discord, fréquentée par les gamers. L’auteur de la fuite y animait un groupe de chat privé où une bande d’une vingtaine d’adolescents et de jeunes hommes étaient réunis par leur amour pour les armes et Dieu.
Certains membres ont témoigné et partagé des preuves avec le quotidien. Le Washington Post a même filmé une interview avec un adolescent membre du groupe, en floutant son visage.
Les explications dans La Matinale: La personne à l’origine des fuites des documents classifiés américains a été identifiée
Documents partagés pour impressionner
Dans la vidéo, l’adolescent dit qu’il refuse d’identifier celui qu’on surnomme « OG ». OG était le leader de la bande et il postait des vidéos où il tirait avec une arme en hurlant des injures racistes et antisémites.
Il voulait aussi épater ses ouailles avec les photos des documents top secrets qu’il sortait de sa base militaire. Il leur avait demandé de garder ces informations secrètes, mais les premiers documents ont commencé à apparaître sur d’autres plateformes en mars.
« Il ne s’agit pas de fuites accidentelles », estime un des membres du groupe. « Il est intelligent, il savait très bien ce qu’il faisait », continue-t-il.
Le Washington Post a consulté quelque 300 documents qu’il avait postés. Beaucoup n’auraient pas été vus ailleurs. Dans ce groupe, il y avait beaucoup d’étrangers, dont des Ukrainiens et des Russes.
Un profil inquiétant pour le Pentagone
Le Pentagone s’inquiète de la radicalisation dans ses rangs. Dans l’article, on apprend que l’auteur présumé de la fuite de documents avait des sympathies pour des milices d’extrême-droite.
Ses amis du groupe disent qu’il parlaient des affrontements avec les autorités, comme à Waco ou à Ruby Ridge. L’homme avait également accès aux documents parmi les plus sensibles de l’Etat américain.
Jordan Davis/edel avec afp