La répression de l’opposition en Ouzbékistan fait 18 morts

4 juillet 2022

Le parquet ouzbek a fait état lundi de 18 morts lors des troubles ayant opposé en fin de semaine dernière manifestants antigouvernementaux et forces de sécurité dans le nord-ouest de l’Ouzbékistan, où aucune opposition n’est tolérée.

« Dix-huit personnes sont mortes de leurs blessures lors des troubles de masse à Noukous », a indiqué un représentant du parquet ouzbek, lors d’un briefing consacré à ces événements. La garde nationale ouzbèke a de son côté fait état de 243 blessés.

Reuters/Kun.Uz

« Plusieurs groupes ont tenté de prendre le contrôle de bâtiments du Département des Affaires intérieures de la ville de Noukous – la capitale du Karakalpakstan, ndlr – et du Département de la Garde nationale afin de se procurer des armes », a ajouté plus tôt le président Chavkat Mirzoïev.

Des vidéos des affrontements avec les forces de l’ordre montrent des personnes qui semblent blessées ou inconscientes, faisant craindre un lourd bilan humain. Des « organisateurs des émeutes » ont été arrêtés, a déclaré de son côté la police sans donner davantage de détails.

Etat d’urgence

C’est la plus grave crise interne qu’affronte le président ouzbek depuis son arrivée au pouvoir en 2016.

L’Ouzbékistan, un pays où l’opposition est violemment réprimée, a décrété samedi l’état d’urgence pour un mois au Karakalpakstan, secoué la veille par une rare manifestation antigouvernementale qui a poussé le président Chavkat Mirzioïev à renoncer à un projet d’amendement constitutionnel.

Cet amendement aurait amoindri le degré d’autonomie de la république peuplée de 2 millions de personnes, l’une des plus pauvres du pays. L’état d’urgence est entré en vigueur le soir même à minuit et doit durer jusqu’au 2 août.

apf/asch