Les appels à quitter l’Ukraine se multiplient face à la montée des tensions

14 février 2022

Face au spectre d’une invasion de l’Ukraine par la Russie, de nombreux Etats appellent leurs ressortissants à quitter le pays et modifient ou réduisent la présence de leur personnel diplomatique.

Parmi les pays qui ont déjà appelé leurs ressortissants à quitter l’Ukraine figurent les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Canada, la Norvège, l’Estonie, la Lituanie, l’Australie, le Japon, Israël, l’Arabie Saoudite ou encore les Emirats arabes unis.

Un drapeau ukrainien flotte sur la ville de Kharkov
Evgeniy Maloletka - Keystone

Un drapeau ukrainien flotte sur la ville de Kharkov

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La France déconseille de se rendre dans les zones frontalières du nord et de l’est, sans appeler ses ressortissants à en partir. La Roumanie, frontalière de l’Ukraine, « recommande vivement » à ses ressortissants d’éviter les voyages dans ce pays et de « réévaluer la nécessité d’y demeurer » s’ils s’y trouvent déjà.

La présence diplomatique revue

Moscou a rappelé une partie de son personnel diplomatique, disant craindre des « provocations » adverses. Les Etats-Unis ont ordonné le départ de l’essentiel du personnel de leur ambassade américaine à Kiev, relevant qu’une offensive russe pouvait « commencer à tout moment ». L’ambassade maintiendra une petite présence consulaire à Lviv, à l’ouest de l’Ukraine.

Le Canada ferme temporairement son ambassade à Kiev et déplace également ses opérations dans un bureau temporaire à Lviv, tout comme l’Australie qui y évacue ses derniers diplomates encore en poste à Kiev.

Les institutions de l’Union européenne ont recommandé à leurs personnels non essentiels de la représentation à Kiev de partir pour télétravailler depuis l’étranger. La Roumanie a décidé de retirer le personnel non essentiel de son ambassade dans la capitale ukrainienne et Israël a donné l’ordre « d’évacuer les familles des diplomates et du personnel de son ambassade ».

Des vols suspendus

La compagnie aérienne KLM a annoncé samedi suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols dans l’espace aérien ukrainien. Le groupe allemand Lufthansa examine actuellement la question de savoir s’il poursuit ou suspend ses vols vers l’Ukraine. Sa filiale belge Brussels Airlines ne dessert pas Kiev et ne survole pas l’espace aérien de ce pays, a-t-elle précisé samedi.

De son côté, le gouvernement ukrainien a promis dimanche de laisser son espace aérien ouvert malgré une menace d’invasion russe, selon une déclaration du ministère des Infrastructures.

« La fermeture de l’espace aérien est un droit souverain de l’Ukraine, et aucune décision n’a été prise dans ce sens », ajoute le ministère après une réunion à laquelle ont participé des responsables de la présidence, des aéroports et des compagnies aériennes ukrainiennes.

agences/iar

 

Moscou responsable du risque de « guerre » en Europe, selon le président allemand

Le chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier a estimé dimanche que Moscou portait « la responsabilité » d’un risque de « guerre » en Europe du fait des tensions autour de l’Ukraine, à la veille d’une visite du chancelier Olaf Scholz à Kiev puis à Moscou.

« Nous sommes au beau milieu d’un risque de conflit militaire, de guerre en Europe orientale et c’est la Russie qui en porte la responsabilité », a déclaré Frank-Walter Steinmeier juste après sa réélection pour cinq ans à ce poste surtout honorifique.

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L’ancien chef de la diplomatie allemande, un social-démocrate proche d’Olaf Scholz, a ainsi tenté de clarifier la position de son pays, critiqué ces dernières semaines par l’Ukraine et certains de ses partenaires occidentaux pour une trop grande complaisance supposée à l’égard de Moscou.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui prévenu dimanche que les sanctions occidentales à l’égard de la Russie prendraient effet « immédiatement » en cas d’invasion de l’Ukraine par Moscou.