Les talibans se sont emparés des villes afghanes de Zaranj et Sheberghan, premières capitales provinciales à tomber entre leurs mains depuis le début de leur offensive en mai. Face à l’avancée des insurgés, le Royaume-Uni a appelé tous ses ressortissants à quitter le pays.
Les talibans ont pénétré à Zaranj, capitale de la province de Nimroz, dans le sud-ouest de l’Afghanistan, sans rencontrer « aucune résistance », a déclaré à l’AFP Roh Gul Khairzad, la gouverneure adjointe de la province.
Petite ville située à la frontière avec l’Iran, Zaranj vaut surtout pour son importance économique et sa prise permet aux insurgés de contrôler une nouvelle partie des frontières afghanes.
Il s’agit pour les talibans d’une victoire très symbolique qui pourrait avoir un effet psychologique dévastateur pour l’armée afghane, dont le moral est déjà au plus bas.
Les talibans avaient déjà mis la main sur plusieurs postes-frontières clés, avec l’Iran, le Tadjikistan, le Turkménistan et le Pakistan, qui sont une source vitale de revenus, tirés des droits de douane, pour ce pays enclavé.
Le président tadjik Emomali Rakhmon a affirmé vendredi qu’ils contrôlaient la totalité de la frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, soit près de 1300 km, lors d’un sommet réunissant les chefs d’Etat des cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale.
Les talibans se sont emparés ces trois derniers mois de vastes territoires ruraux lors d’une offensive éclair lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d’ici le 31 août.
Après avoir rencontré une faible résistance dans les campagnes, ils dirigent depuis quelques jours leurs offensives sur les grandes villes, encerclant plusieurs capitales provinciales.
Le Royaume-Uni a appelé vendredi tous ses ressortissants à quitter immédiatement l’Afghanistan au vu d’une « situation sécuritaire qui empire ».
« Il est conseillé à tous les ressortissants britanniques en Afghanistan de partir dès maintenant via des moyens (de transport) commerciaux », a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères sur son site internet, déconseillant tout voyage en Afghanistan et prévenant qu’il n’était en mesure de fournir qu’une assistance « extrêmement limitée ».
afp/gma