Réunion de l’ONU à Genève: retour sur les discussions

11 août 2021

Geneva Solutions a publié un résumé des sujets les plus critiques discutés la semaine dernière à l’ONU à Genève, parmi lesquels l’aide au Myanmar, le soutien au Liban et l’anniversaire d’Hiroshima. Un point de situation que Genève Vision a traduit pour vous.

Insécurité alimentaire au Myanmar

«Les troubles politiques, l’instabilité économique et la troisième vague de la pandémie ont aggravé la pauvreté et l’insécurité alimentaire au Myanmar depuis que l’armée a pris le contrôle du gouvernement en février. Et le Programme alimentaire mondial (PAM) ne dispose pas des ressources dont il a besoin» a déclaré Stephen Anderson, directeur du PAM pour le Myanmar, lors d’un point presse vendredi 6 août.

«Au début de l’année, 2,8 millions de personnes ne disposaient pas d’une source fiable de nourriture au Myanmar. D’ici janvier 2022, ce chiffre pourrait passer à 6,2 millions, selon le PAM. Environ 220’000 personnes ont été déplacées. Parmi elles, 17’500 ont reçu l’aide du PAM» a-t-il ajouté. Il a aussi averti que le PAM était pieds et poings liés, en raison d’une baisse de financement de 70% prévu pour les six prochains mois.

«Nous avons plus que jamais besoin du soutien et de l’attention de la communauté internationale», a conclu Stephen Anderson.

AP Photo/Ben Curtis

Deux femmes du Tigré, Tarik, 60 ans, au centre, et Meresaeta, qui ont fui la ville de Samre, ont torréfié des grains de café au-dessus d’un poêle à bois dans une classe de l’école secondaire générale Hadnet, devenue une maison de fortune pour des milliers de déplacés par le conflit, à Mekele, dans la région du Tigré, au nord de l’Éthiopie (5 mai 2021).

Plan d’intervention d’urgence au Liban

L’ONU a lancé vendredi 6 août un plan d’intervention d’urgence de 12 mois au Liban, alors que le pays continue à faire face aux effets conjugués de la crise syrienne, du Covid-19, d’un crash économique et de l’explosion de l’an dernier à Beyrouth.

«Le plan de 378,5 millions de dollars aidera 1,1 million de Libanais et de migrants au Liban», a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), qui participe aux efforts.

«Le plan est un outil pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, mais il ne constitue pas une solution à la crise au Liban, où une impasse politique alimente les manifestations et entrave les efforts de reprise», a-t-il déclaré aux médias.

Besoin d’aide et de cessez-le-feu en Éthiopie

«Une centaine de camions par jour sont nécessaires pour aider les habitants du Tigré qui souffrent du conflit entre les troupes fidèles au Front populaire de libération du Tigré et le gouvernement éthiopien» a expliqué Martin Griffiths, sous-secrétaire général du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), aux journalistes vendredi.

De retour d’une récente mission dans le pays, Griffiths a souligné la nécessité pour les combattants du Tigré de s’engager dans un cessez-le-feu, comme l’a fait le premier ministre éthiopien. «Un cessez-le-feu bilatéral faciliterait les efforts de secours», a-t-il précisé. Il a assuré que l’agence humanitaire «essaierait de faire entrer ces 100 camions», même sans un cessez-le-feu, mais aussi ajouté que ce serait «plus facile pour le peuple tigréen si la guerre cessait».

Anniversaire du bombardement d’Hiroshima

Alors que vendredi 6 août marquait le 76e anniversaire du bombardement américain de la ville japonaise d’Hiroshima, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a exhorté les pays à se dénucléariser. «Nous ne pouvons jamais considérer les normes contre l’utilisation d’armes nucléaires pour acquises. J’exhorte également les gouvernements à utiliser la 10eConférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) pour renforcer leur engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires», a-t-il déclaré dans un message vidéo, en souvenir du premier bombardement atomique au monde qui a tué environ 140’000 personnes.

Moratoire sur les injections de rappel

Mercredi, l’OMS a appelé à un moratoire sur les injections de rappel, soulignant la distribution inégale de vaccins. Cet appel intervient alors que les pays riches envisagent de permettre à leur population de recevoir une dose supplémentaire du vaccin contre le Covid-19 pour renforcer leur immunité. Mais cela pérenniserait le fait de concentrer l’approvisionnement en vaccins pour les pays à revenu moyen et élevé.

«Nous avons besoin d’un revirement urgent, de la majorité des vaccins destinés aux pays à revenu élevé à la majorité destinée aux pays à faible revenu», a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom-Ghebreyesus.

«Un moratoire est nécessaire pour permettre la vaccination d’au moins 10% de la population de chaque pays d’ici fin septembre» a-t-il précisé. L’OMS a également souligné que davantage de recherche sur les injections de rappel est nécessaire pour déterminer leurs effets.

Article d’Irene Velicer pour Geneva Solutions, traduit de l’anglais par Katia Staehli