Trump a tenté de rejoindre ses partisans au Capitole le 6 janvier, dénonce une collaboratrice — Genève Vision, un nouveau point de vue

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« Je suis le putain de président, amenez-moi au Capitole tout de suite », aurait-il dit, tentant d’attraper le policier au collet, selon des propos rapportés à Cassidy Hutchinson par le chef de cabinet adjoint du président. « Monsieur, vous devez retirer votre main du volant, nous rentrons » à la Maison Blanche, lui aurait répondu le policier.

Présence d’armes lourdes connue à l’avance

Cette jeune femme, qui travaillait à quelques pas seulement du Bureau ovale, a aussi livré des détails troublants sur ce que l’exécutif américain savait des violences qui se préparaient en amont du « 6 janvier », dont une conversation qu’elle aurait eue quatre jours avant l’attaque du Congrès américain avec Mark Meadows, le chef de cabinet de Donald Trump. « Ça pourrait devenir vraiment très grave le 6 janvier », aurait-il alors affirmé.

La commission parlementaire a révélé mardi que plusieurs personnes au sein de cette marée humaine étaient lourdement armées, une information transmise à l’époque à Donald Trump. « J’en ai rien à foutre qu’ils soient armés, ils ne sont pas là pour me faire du mal », aurait répondu le président quelques minutes avant de les inviter à « marcher vers le Capitole », a encore déclaré Cassidy Hutchinson devant la commission d’enquête parlementaire. Depuis ces événements, elle a pris ses distances avec la nébuleuse Trump.

Donald Trump nie en bloc

L’épisode de la limousine présidentielle ne serait d’ailleurs pas le seul accès de violence de Donald Trump durant la période où il a tenté de renverser le résultat de l’élection, selon le témoignage de mardi. Cassidy Hutchinson a aussi évoqué la journée du 1er décembre 2020, journée au cours de laquelle le ministre américain de la Justice Bill Barr avait déclaré dans une interview ne pas avoir constaté de fraude suffisante pour invalider la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Le milliardaire aurait alors lancé une assiette en porcelaine sur le sol et jeté du ketchup sur un mur de la Maison Blanche, a-t-elle raconté.

Donald Trump, qui flirte ouvertement avec l’idée de se représenter à la présidentielle de 2024, a dénoncé avec véhémence l’ensemble de ces révélations. « C’est tordu et faux, tout comme l’ensemble des travaux de la commission », a-t-il fustigé dans une série de publications sur son réseau social Truth Social.

afp/vic

1000 témoins entendus et 140’000 documents épluchés par la Commission parlementaire

Depuis près d’un an, la commission parlementaire qui enquête sur les événements du 6 janvier a entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l’ancien président, et épluché 140’000 documents pour faire la lumière sur les manœuvres précises de Donald Trump avant, pendant et après le coup de force du Capitole.

Ces neuf élus – sept démocrates et deux républicains rejetés par leur parti – accusent Donald Trump et son entourage d’être au coeur d’une « tentative de coup d’Etat ». Vidéos et témoignages à l’appui, ils ont détaillé tout au long du mois de juin les pressions exercées de toutes parts par le milliardaire pour se maintenir au pouvoir, jusqu’à l’assaut du Capitole par ses partisans.

Signe de la profonde fracture politique qui divise l’Amérique, le parti républicain, que Donald Trump contrôle encore d’une main de fer, a d’ores et déjà promis d’enterrer les conclusions de cette commission s’il venait à prendre le contrôle de la Chambre des représentants lors des législatives de mi-mandat en novembre.